Donald Kaasch (Hérode), Mara Zampieri (Hérodiade) and June Anderson (Salomé) |
"Après l'échec de ses deux premiers opéras – qui ne sont d‘ailleurs plus joués aujourd’hui –, Richard Strauss décida de mettre en musique la Salomé d’Oscar Wilde. Lors de la création à Dresde en 1905, le succès fut colossal, bien aidé par le parfum de scandale qui émanait de l'oeuvre et auquel le public ne put résister. Le Metropolitan Opera de New York, par contre, retira l'oeuvre de l'affiche après la première représentation en 1907 et elle y resta interdite durant 17 ans. Vienne, Londres la bannirent aussi, de même que Salzbourg où un certain Herbert von Karajan fut le premier à oser braver l'interdiction en 1929. Il faut dire que Salomé associait à un thème biblique un érotisme débridé pour l'époque. Il est d'ailleurs surprenant de constater que la célèbre "Danse des sept voiles" choqua autant l'assistance que la scène suivante. On y voit alors Salomé se faire amener sur un plateau la tête coupée de Jean-Baptiste qu'elle embrasse en lui déclarant son amour. Bien que la version allemande soit la plus souvent représentée, Strauss composa également, sur le modèle de la nouvelle de Wilde, une version en français, créée à Bruxelles en 1907. C'est cette version rarement proposée que l'Opéra Royal de Wallonie a choisi de présenter. Ce spectacle qui clôturera brillamment la saison présente a plus d'un atout : un cast prestigieux où on retrouve dans les rôles de Salomé et Hérodiade, une vraie star du chant, June Anderson, et une autre grande dame de l'art lyrique, Mara Zampieri. À la tête de l'orchestre de l'Opéra Royal de Wallonie, notre directeur de la musique Paolo Arrivabeni qui nous montrera, dans cet ouvrage, une autre facette de son talent." [Source]